Professeur Jean-Marc AYOUBI, Chef de service
PRINCIPE DE L’INTERVENTION
De nombreuses interventions en chirurgie gynécologique peuvent désormais être réalisées par une technique moins invasive appelée coelioscopie ou laparoscopie plutôt que par une chirurgie classique dite « ouverte » ou laparotomie.
L’accès au site opératoire, où se déroule l’acte chirurgical proprement dit, est obtenu en introduisant une caméra et des intruments longs par des orifices à travers la paroi abdominale.
Le développement de la chirurgie robotique a débuté à la fin des années 1990 pour aboutir aujourd’hui au système Da Vinci (Intuitive Surgical). Celui-ci est composé d’une console pour le chirurgien, d’une colonne vidéo et d’un module robotique à 3 ou 4 bras.
L’assistance robotique permet de faciliter la coelioscopie en utilisant un outil, le robot, qui permet au chirurgien d’améliorer son geste opératoire par un gain en :
Qualité de vision : caméra stéréoscopique donnant la vue en 3 dimensions, donc des reliefs et des volumes.
Précision : instruments fins et très maniables avec 7 degrés de liberté, reproduisant les possibilités de mouvements du poignet et de rotation de la main, amélioration de la coordination des gestes opératoires permettant une fluidité optimale.
Confort : le chirurgien est assis à une console de commande par manettes et pédalier, d’où il dirige à distance les mouvements du robot. Le robot reproduit en simultané les gestes opératoires que réalise le chirurgien aux commandes.
TECHNIQUE OPÉRATOIRE
La coelioscopie robot-assistée débute comme une coelioscopie standart par l’introduction de trocarts à travers la paroi de l’abdomen celui-ci étant gonflé par du gaz carbonique (dioxyde de carbone ou CO2). Après mise en place des trocarts sous contrôle de la caméra, le robot est avancé stérilement jusqu’au champ opératoire et les bras du robot sont arrimés aux trocarts.
Ceux-ci permettent l’introduction de l’optique reliée à la caméra 3D, des instruments opérateurs, à savoir une pince coagulante, un ciseau coagulant, une pince d’exposition, un porte-aiguille pour les sutures, éventuellement d’autres instruments qui peuvent s’avérer nécessaires à l’acte opératoire. Tous ces éléments sont directement maitrisés par l’opérateur à la console du robot.
Selon le type de robot utilisé et selon l’intervention prévue, il est mis en place 3 à 4 trocarts dirigés par le robot, et 1 à 2 trocarts pour l’aide opératoire (aspirateur, clips chirurgicaux, introduction des fils de sutures). Ils sont situés le plus souvent au dessus de l’ombilic et dans les flancs.
Une fois l’acte chirurgical réalisé, les bras du robot sont désarrimés, les trocarts sont retirés sous contrôle de la caméra. S’il y a lieu, la pièce opératoire est extraite dans un sac étanche qui peut nécessiter une incision spécifique ; un drain peut être laissé en place par un des orifices de trocarts. Les incisions de la paroi sont alors fermées par des fils résorbables, et les orifices cutanés par des fils ou des agrafes.
INTERVENTIONS RÉALISÉES
Les principales interventions réalisées par chirurgie robotique sont :
- l’hystérectomie (ablation de l’utérus)
- la myomectomie (exérèse de fibrome)
- la promontofixation (cure de prolapsus)
- la réanastomose tubaire (« déligature » de trompe)
- les curages ganglionnaires (ablation des ganglions dans les cancers gynécologiques)
- l’endométriose sévère
AVANTAGES DE LA CHIRURGIE ROBOTIQUE
La chirurgie robotique permet de diminuer les pertes sanguines, les douleurs post-opératoires et l’utilisation d’antalgiques ainsi que la durée d’hospitalisation et de convalescence pour toutes les interventions en chirurgie pelvienne bénigne et dans les cancers gynécologiques.
Dans certains cas complexes, la chirurgie assistée par robot permet de dépasser les limites de la cœlioscopie standard.
Chirurgie robotique